Pourquoi mon enfant ne veut rien manger ?

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Marre que votre enfant ne veuille manger que des pâtes? Faisons le tour de cette question centrale des repas sereins en famille avec l’Episode 2 de l’interview de Aurélia Perrin, orthophoniste. Pourquoi mon enfant ne veut rien manger?

Pour rappel, les 3 EPISODES de Mon enfant ne veut rien manger :

Episode 1 : comment l’enfant développe son répertoire alimentaire

Episode 2 : Les freins qui peuvent empêcher des repas variés et sereins (ICI)

Episode 3 : à paraître semaine prochaine : Les outils pour débloquer les situations et accompagner les enfants

Cliquez sur la flèche tout en haut de l’article pour écouter l’EPISODE 2 en podcast (audio)

Retranscrition écrite pour ceux qui préférent lire:

Pourquoi mon enfant ne veut rien manger : qui consulter ?

Marie : Deuxième épisode de « mon enfant ne veut rien manger » sur le blog secret de nutritionnistes aujourd’hui.

Donc, aujourd’hui, pour ce deuxième épisode de podcasts, je reçois à nouveau Aurélia Perrin (consulter ici son site Ateliers Nos futurs).

Aurélia je t’avais reçu pour un premier épisode sur les goûts et le répertoire alimentaire de l’enfant : comment il se crée, comment ça se passe sur les différents points. Et aujourd’hui, on fait un deuxième épisode ensemble pour voir, quand on est à table avec des enfants et que ça pose vraiment problème, quand un des enfants ne veut plus rien manger, que le repas vire vraiment aux règlements de comptes et à un moment difficile, eh ben c’est là qu’il faut peut-être penser finalement à consulter, et à consulter une orthophoniste. Est-ce que tu peux nous expliquer pourquoi ?

Le pédiatre en premier

Aurélia : Alors effectivement, quand il y a des problèmes alimentaires, le premier interlocuteur ce sera déjà le pédiatre, pour s’assurer qu’il n’y a pas des causes médicales derrière tout ça. Mais, si en tant que parent, on a un doute et que notre intuition nous dit …même si le pédiatre se veut rassurant en nous disant qu’un enfant ne se laisse jamais mourir de faim ou ce genre de phrase qu’on entend trop souvent. Quand en tant que parent on a un doute, ça vaut quand même la peine de demander une ordonnance à son médecin pour avoir un bilan orthophonique de l’oralité alimentaire.

L’orthophoniste

Car effectivement les orthophonistes sont connus plus pour l’aspect langagier, mais l’oralité alimentaire fait aussi partie de nos compétences. Et donc ça permet de faire un petit peu le point, voir justement comment les choses se sont mises en place jusque-là, à partir de quand les choses ont commencé à aller de travers parce que ce n’est pas toujours depuis le début. Et puis faire un petit peu la part des choses entre les différentes causes possibles, parce qu’on a le problème d’un repas, ça peut être lié à plein de choses différentes finalement.

Bilan d’oralité alimentaire

Marie : Est-ce que tous les orthophonistes font ce bilan d’oralité alimentaire ?

Aurélia : Alors normalement ça fait partie de notre nomenclature. Donc on est censés être tous en mesure de le faire, mais comme notre champ de compétence est assez vaste en général, les orthophonistes ont des domaines dans lesquels ils sont plus formés que d’autres. Ca vaut la peine de demander, quand on téléphone un orthophoniste si ça fait partie des choses qu’il prend en charge et s’il a été formée spécialement pour le domaine de l’oralité alimentaire.

Les différents freins

Alors parmi les différents freins qui peuvent empêcher des repas variés et sereins, on peut avoir (sommaire) :

– des causes qui sont d’origine sensorielle,

– des causes plus d’origine médicale, d’où l’intérêt d’aller voir d’abord le pédiatre,

-des problèmes d’origine praxique, c’est à dire au niveau moteur, au niveau de l’enchaînement des mouvements,

– et des causes qui sont plus d’ordre comportemental ; on rentrera plus dans le détail après.

Causes sensorielles

Réflexe nauséeux

Donc déjà au niveau sensoriel, on peut avoir des problèmes au niveau du réflexe nauséeux qu’on a tous normalement au fond de bouche. Donc quand on va mettre la brosse à dents ou quoi un petit peu trop loin sur l’arrière de langue on a un haut-le-cœur, et il y a l’estomac qui se contracte.

Et selon les enfants, certains peuvent avoir ce réflexe-là qui est trop développé, et qui peuvent avoir un réflexe nauséeux qui est déclenché dès le premier tiers de la langue. Donc forcément si on un réflexe nauséeux dès le premier tiers de la langue, dès qu’on met des choses en bouche, ça peut être compliqué. Ça, c’est une première cause à rechercher.

réflexe nauséeux : mon enfant ne veut rien manger
réflexe nauséeux : un frein qui peut expliquer pourquoi mon enfant ne veut rien manger

L’hypersensibilité

Il peut aussi avoir des problèmes d’hypersensibilité, donc on a des sens qui sont développés différemment. On voit avec d’autres personnes que des fois, on a des intolérances à certaines odeurs que d’autres n’ont pas. On sent les mêmes choses, mais à des degrés différents, à des forces différentes, et il y a certains enfants qui peuvent être hyper sensible. Donc ça va être à peine salé, ça va leur apparaître très salé, et ça va être à peine poivré et sa valeur brûler la bouche, etc. donc il peut y avoir des façons de ressentir les goûts, les odeurs, aussi le toucher, la température de façon différente. C’est l’enfant qui lorsqu’on lui sert les chauds par exemple, va dire « mais c’est brûlant, je ne peux pas boire ça » ou alors quand on a une glace « je peux, pas ça me brûle » aussi dans le sens inverse, c’est beaucoup trop froid et ils se sentent agressés par certains groupes, certaines odeurs, certaines températures.

l’hyposensibilité

Ça peut restreindre aussi les expériences au niveau alimentaire. Puis à l’inverse on peut avoir certains enfants qu’ils ont une hyposensibilité, c’est-à-dire qu’ils percevront les goûts par exemple, de façon très atténuée et on peut avoir moins de plaisir à manger parce qu’on trouve tout fade finalement, et ils peuvent avoir moins de plaisir aussi au niveau gustatif.

Marie : Au niveau technique, Aurélia, est-ce que tu peux nous expliquer, toi, en tant qu’orthophoniste, comment tu fais pour mettre ce diagnostic par exemple ? Comment tu testes pour savoir que le réflexe nauséeux il est au tiers de la langue, les températures, les goûts? Est-ce que c’est juste un questionnaire par rapport à l’enfant et aux parents ou est-ce que tu as des moyens techniques pour tester ça ?

Questionnaire

Aurélia : Alors en général on prend vraiment le temps de faire une anamnèse, donc un questionnaire assez poussé sur les habitudes de l’enfant, sur comment les choses se passent. Ça nous donne déjà quand même pas mal d’éléments.

Au niveau du nauséeux, souvent les enfants ont une bouche qui est défensive quand le nauséeux est trop développé, c’est-à-dire qu’ils ne vont pas accepter qu’on leur touche la bouche, ils ne vont pas accepter qu’on aille leur brosser les dents. Souvent c’est en questionnant les parents, quand on brosse les dents ou quoi, est-ce que si vous allez sur la molaire du fond, il a tendance à repousser la brosse à dents ou à pas vouloir qu’on y aille. Et on peut le tester, alors moi je n’aime pas trop parce que ce n’est pas des choses qui sont agréables, mais des fois on en a besoin. Sinon quand on va chez le médecin et que le médecin utilise un abaisse-langue par exemple, pour ausculter le fond de la bouche, on s’en rend vite compte aussi.

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Quand on a des suspicions, on va tester, avec l’accord de l’enfant, alors il y a certains enfants qui n’acceptent pas du tout pour mettre quoi que ce soit dans leur bouche, dans un premier temps. Donc en général c’est quand même un signe aussi. Et au niveau de la sensibilité, ça va être beaucoup par les questionnaires.

Après par rapport aux odeurs, on peut utiliser simplement un loto des odeurs, et on voit les réactions des enfants. il y a certains enfants à peine ils portent le nez à quelque chose, tout de suite ils ont des fois des réflexes nauséeux, des haut-le-cœur où il repousse ou des mimiques de dégoût… voilà, on peut le tester par ce biais. Donc ça, c’est pour ce qui est sensoriel.

Des indices pour l’hypersensibilité

On peut aussi rajouter, souvent ça peut être des enfants qui n’acceptent pas:

de marcher pieds nus dans le sable,

– pieds nus dans l’herbe fraîche,

C’est-à-dire que la bouche, ça va être la zone finale pour l’alimentation, mais ça peut être des enfants qui ont des hypersensibilités de tout le corps et qui n’accepte pas :

-qui n’aime pas patouiller,

-faire de la peinture aux doigts,

-qui ont toujours besoin d’avoir les mains propres,

-qui n’aiment pas touché le sable kinetic parce que ça colle aux mains,

-qui ne peuvent pas patrouiller dans la terre, etc.

Et des fois il y a besoin de repartir de loin pour petit à petit remonter et arriver au niveau de la bouche, parce qu’il y a besoin de désensibiliser déjà tout le corps, enfin d’apprivoiser les sensations au niveau de tout le corps.

Apprivoiser les sensations de tout son corps
Apprivoiser les sensations de tout son corps

Donc c’est aussi souvent des enfants qui n’aiment pas les soins, quand on doit leur nettoyer le nez, personne n’aime, mais leurs nettoyer le visage ou les soins quand ils étaient bébé sur la table à langer, on voyait qu’il y avait une espèce d’inconfort qui se débattaient, qui n’aime pas trop les contacts physiques… on a beaucoup de signes de cet ordre-là.

Causes médicales

Quand mon enfant ne veut rien manger, ca peut être pour d’autres types de freins, on peut aussi avoir des freins au niveau médical. Là effectivement, ça va être plus les pédiatres, les allergologues, etc., qui vont faire le diagnostic.

Allergies et intolérances

Il peut y avoir, ça revient quand même assez souvent, des problèmes d’allergie alimentaire ou en tout cas d’intolérance, quand ce n’est pas vraiment purement des allergies.

Problèmes ORL

On peut avoir tout ce qui est problèmes ORL notamment, avec les amygdales en fond de bouche qui sont hyper trophique, c’est-à-dire qu’ils sont inflammatoires, qui sont grosse et qui empêchent le passage en fait, quand les enfants avalent. Ça, c’est vraiment quelque chose d’important à vérifier.

Problèmes digestifs

Après on peut avoir tous les problèmes aussi plus digestifs de type reflux gastro-œsophagiens, régurgitation, l’acidité de l’estomac qui est mal évacué. et on a tous les problèmes médicaux de type malformations, donc ça, en général on le sait parce que ça passe pas inaperçu quand c’est des grosses malformations comme, par exemple, l’atrésie de l’œsophage, c’est l’œsophage qui est fermé, il empêche le passage des aliments. C’est les pathologies qui peuvent amener à une nutrition artificielle, donc des enfants qui ont d’abord été alimentés sans que cela passe par la bouche, en direct dans l’estomac et qui n’ont pas développé tout ce qui a développé par la bouche justement, et les expériences qu’il y a à ce niveau-là.

C’est pour ça que c’est important de toujours voir un pédiatre pour pouvoir évacuer en tout cas toutes ces causes.

Causes praxiques (mouvements)

Donc au niveau des autres causes qui peuvent entraîner des problèmes au niveau de l’alimentation, on a toutes les causes praxiques, donc ce qu’on appelle praxie, c’est tous les enchaînements de mouvements qui permettent de prendre la nourriture en bouche, de la bouger dans sa bouche, de la mastiquer, de l’avaler.

Difficultés de succion

À ce niveau-là on peut avoir déjà quand les enfants sont bébés, toutes les difficultés de succion. Les enfants qui ont du mal à téter, qui avalent de l’air quand il tète ou qui ont des problèmes de bavage où on voit déjà qu’il y a des indices qui nous font voir qu’au niveau de la motricité il y a des choses qui ne sont pas bien déroulées dans les premiers temps.

Difficultés lors du passage à la cuillère

On peut avoir des enfants qui ont du mal à passer à la cuillère parce que, par exemple, les lèvres ne sont pas assez toniques et qu’ils n’arrivent pas à prendre ce qu’il y a sur la cuillère. Puis il y a tous les problèmes d’hypotonie, donc tous les muscles du visage qui sont un peu trop mous, pas assez musclés au niveau de la bouche, des joues, de la langue, parce qu’il y a beaucoup de structures qui entrent en jeu. Et donc ça on le repère aussi avec des enfants souvent qui ont un bavage, qui restent souvent la bouche un petit peu entre ouverte, ou qui ont une respiration buccale avec la langue en bas, ce genre de choses.

le passage à la cuillère : pourquoi mon enfant ne veut rien manger?
le passage à la cuillère : pourquoi mon enfant ne veut rien manger?

Difficultés de mastication

Après tout ce qui est difficultés de mastication : il y a différents stades. Il y a un stade plus de malaxage où l’enfant va écraser la nourriture avec sa langue au palais. Puis, petit à petit, ça va se complexifier au niveau du mouvement.

Au départ il y a vraiment un mouvement de la langue d’avant en arrière, quand on est un moment de la succion. Ensuite il y a un mouvement de la langue de bas en haut, quand ils écrasent au palais. Et ensuite, le mouvement va encore se complexifier où là on va pouvoir aller dans toutes les directions pour amener des aliments sous les dents. Et le mouvement des mâchoires va aller de bas en haut, mais aussi sur les côtés pour faire comme une meule à grains finalement, qui va broyer dans toutes les directions. Et certaines fois le mouvement n’est pas suffisamment développé et ne permet pas de manger les aliments solides.

Difficultés pour la déglutition

Et il peut y avoir aussi des difficultés au niveau de l’enchaînement des mouvements pour la déglutition. Donc même si c’est bien broyer, qu’on a le bol alimentaire qui est bien malaxer dans la bouche, après il y a besoin d’avoir le bon mouvement pour avaler et pour éviter que tout ressorte quand on avale. Ça on le voit des fois avec les bébés, quand ils ont les premières purées et qu’il y en a autant qui part dans le ventre qui revient en dehors de la bouche. Et alors là, ça peut être aussi pour les petits, on le voit plus chez les personnes âgées, mais ça arrive aussi chez les enfants, quand il y a des difficultés de coordination au niveau de la déglutition, il peut y avoir des problèmes de fausse route et un enfant qui a déjà fait quelques fausses routes, ça peut être traumatique et par peur de la fausse route, il peut refuser de s’alimenter.

Marie : Je voulais juste dire que le 3ème épisode de podcast ce sera les outils pour résoudre tous les problèmes qu’on est en train de lister dans celui-là d’épisodes. Il nous reste toute la partie comportementale, dans les freins qui peuvent intervenir et ce n’est pas des moindres, j’imagine.

Causes comportementales

Aurélia : Alors là effectivement, on a séparé les choses de façon un peu arbitraire parce que quand il y a un problème alimentaire, il peut y avoir et des causes sensorielles qui viennent s’ajouter avec quelques causes praxiques et éventuellement des causes comportementales ou il peut y avoir qu’une seule origine, mais on ne sait pas tout blanc ou tout noir, ça peut être un amalgame de plusieurs choses.

Alimentation et lien parent-enfant

Donc au niveau comportemental, on arrive sur des choses qui sont un peu plus liées, on va dire, à la psychologie, pas que, mais il y a un peu de ça quand même. Parce que l’alimentation c’est quelque chose qui est super important dans les liens parents-enfants et quand on a un tout petit bébé qui n’est pas capable de s’alimenter tout seul, c’est notre rôle de parent de le nourrir et ça conditionne sa vie quand même. Ce n’est quand même pas rien au niveau de l’implication.

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Il y a beaucoup de liens parents-enfants qui se jouent aussi à travers l’alimentation. Il peut y avoir beaucoup d’enjeu, d’opposition, de prise de pouvoir, de désir de contrôle, même de la part de l’enfant. C’est-à-dire que des enfants se rendent compte aussi qu’ils ont un pouvoir, parce qu’ils ont pouvoir de dire oui ou non. Et quand ils voient que papa ou maman est super anxieux et qu’il est très affolé quand on dit « non », il peut sentir aussi qui tient quelque chose là et il peut y avoir d’autres choses qui se jouent.

Alors ça ne veut pas dire que dès qu’il y a un problème alimentaire c’est la faute à maman ou que c’est qu’il y a un conflit entre le parent ou l’enfant, ce n’est pas du tout le propos. Mais ça peut aussi intervenir malgré tout dans les difficultés alimentaires. il peut y avoir aussi des facteurs qui sont liés à l’attachement, on a toutes les premières interactions mère-enfant.

le peau à peau mère-enfant
le peau à peau mère-enfant

Le but ce n’est pas du tout de culpabiliser, mais en tout cas un enfant qui a passé ses premiers mois, par exemple, en couveuse, un enfant préma, au niveau de l’attachement, au niveau de tout ce qui se joue aussi dans la relation mère-enfant avec le peau à peau, etc., c’est des choses qu’il n’a pas vécues et il peut y avoir aussi des manques à ce niveau-là, parce que l’alimentation c’est aussi quelque chose qui se rapporte aux plaisirs, comme l’attachement et comme le peau à peau, il y a quelque chose de sensuel, de corporel aussi dedans et il peut y avoir eu des manques, on va dire, dans le parcours de vie de l’enfant qui font qu’il y a une difficulté au niveau de l’oralité alimentaire derrière.

l’anxiété

Il peut y avoir des facteurs anxieux aussi, ça, ça dépend aussi des gens, mais on sait que des fois quand on a on n’est pas bien, qu’on a une boule dans la gorge, ou qu’on a des soucis, ça nous coupe l’appétit. Ce qui est valable pour nous, c’est valable aussi pour les enfants. Ça, ça peut aussi intervenir. Donc c’est plus le côté un peu psychologique, développement psychoaffectif de l’enfant, etc. quand vraiment il y a une problématique, qu’il y a un nœud à ce niveau, là en l’occurrence ce ne sera pas l’orthophoniste seul qui va pouvoir intervenir. Il y aura besoin de l’aide d’un psychologue pour pouvoir retravailler toutes ces choses-là.

Rythme des repas familiaux

Après au niveau comportemental, il peut aussi y avoir des choses qui sont liées au rythme repas- jeûnes. C’est-à-dire que dans certaines familles les placards sont en libre accès toute la journée, et un enfant qui arrive le soir et qui ne mange rien au repas, mais qui a passé toute la journée à aller se servir dans le placard un petit bonbon, un petit biscuit, une petite boisson, etc., c’est juste normal qu’il n’ait plus faim le soir finalement.

Lieu du repas familial

Il y a vraiment des causes qui peuvent être comportementales lié à l’installation aussi. Donc l’installation ça va être si on a l’habitude dans la famille de faire plateaux télé. On est plus centré sur ce qui se passe à la télé que sur ce qu’on a dans l’assiette et du coup, les données vont être faussées finalement. ça c’est important aussi d’en tenir compte et de savoir comment ça se passe, est-ce qu’on mange à table ? Est-ce qu’on mange ensemble ? Est-ce que chacun mange quand il a envie ? Voilà toute cette organisation familiale.

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Néophobie alimentaire chez les 2 – 7ans

Alors il y a aussi ce dont on avait parlé dans le premier podcast qui est lié donc à la néophobie, c’est-à-dire le refus de la nouveauté, qui est NORMAL, qui n’arrive pas à tous les enfants, mais qui arrive en général entre 2 et 7 ans. Donc ça fait partie du développement de l’enfant. Après ça va être plutôt comment nous, on la gère. Est-ce que les choses vont s’ancrer ou est-ce qu’elles vont être dépassées ? Mais ça peut faire partie des causes.

néophobie alimentaire : la peur de ce qui est nouveau
néophobie alimentaire : la peur de ce qui est nouveau

Sélectivité alimentaire

Et tout ce qui est sélectivité alimentaire, alors là on retombe un peu aussi sur quelque chose qui est plus de l’ordre du psychologique, en tout cas, ça se travaillera plus avec un psychologue. Ça va être, par exemple, des enfants qui n’acceptent de manger que des aliments de couleur blanche, et tout ce qui n’est pas blanc, on n’en veut pas. Ou qui acceptent que de manger des textures lisses, alors évidemment, on vérifie d’abord qui n’est pas de problème au niveau sensoriel et que ce n’est pas parce que les morceaux sont mal gérés ou qu’il n’y ait pas de problème au niveau des mouvements moteurs, mais voilà… ou qui n’acceptent que de manger du sucré et tout ce qui est salé ou quoi, est refusé. Enfin voilà vous avez compris un peu le principe. Alors ça peut retomber dans les histoires de prise de pouvoir, d’affirmations, il peut y avoir d’autres soucis derrière, en tout cas, c’est aussi des causes qui peuvent intervenir et qui peuvent venir mettre un peu la pagaille dans le développement des repas et dans le plaisir partagé qui est censé être liés.

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Pourquoi mon enfant ne veut rien manger : QUAND consulter?

Marie : On parlait de la néophobie tout à l’heure par rapport aux 2 – 7 ans, on a parlé aussi de différents facteurs sensoriels, médicaux… voilà. À quel âge on s’inquiète en tant que parent ? À quel âge de l’enfant on écoute notre petite voix intérieure, on se dit « il y a un truc qui ne va pas, il faut que je consulte » ? Vers quel âge on peut se dire ça ?

Aurélia : Alors j’ai envie de dire ce n’est pas vraiment une question d’âge. les critères des pédiatres c’est souvent quand il y a une cassure dans la courbe de poids, ou dans la courbe de la taille, donc quand on suit la courbe du carnet de santé, si l’enfant est bas ou peu importe ; mais l’idée c’est que la courbe suive un cours qui est plus ou moins parallèle à la courbe qui est dessinée dans le carnet de santé. Et quand l’enfant grandit ou grossit normalement et que tout à coup il y a une cassure, vers le haut ou vers le bas, c’est signe qu’il y a quelque chose de pas normal. Et ça vaut le coup de s’en inquiéter.

Et puis certains enfants continuent de grossir et grandir normalement. Mais malgré tous les repas deviennent anxiogènes…voilà en tant que parent, quand on a un doute, qu’on redoute les repas, parce que, à chaque fois ca provoque de l’anxiété en se disant :  »ohlala comment ça va encore se passer? J’ai peur qu’il n’ait pas assez mangé », ou des choses comme cela. Alors ca vaut la peine de consulter. Au mieux, on sera rassurés et puis s’il y a besoin, on peut agir. : soit en guidant soit en prenant en charge, mais on peut agir.

Pourquoi mon enfant ne veut rien manger : consulter en cas de doute !
Pourquoi mon enfant ne veut rien manger : consulter en cas de doute !

le bilan d’oralité

Marie : est-ce que tu peux nous dire Aurélia pour passer en revue tous ces freins, il y a en premier le pédiatre Ok . Puis pour un bilan d’oralité chez un orthophoniste, combien de temps ça dure par exemple?

Selon l’âge de l’enfant

Aurélia : Alors ça dépend pour le coup des âges ! C’est à dire qu’on peut aussi bien consulter pour un petit qui n’a pas encore 1 an mais qui refuse la cuillère, qui refuse les morceaux. Ou pour un enfant de 4ans qui mange encore (j’ai eu le cas récemment) des petits pots lisses en 18mois. Et qui du coup à l’école, ne peut pas aller à la cantine, ne participe pas aux anniversaires, etc…

Donc évidemment, si c’est un enfant de moins d’un an, il y aura moins de choses à explorer que si c’est un plus grand. En général, pour un bilan, il faut compter 1h30 de temps avec les parents. Et puis on essaye de se revoir en plusieurs fois parce qu’il y a aussi bien le côté anamnèse où l’on fait l’histoire du patient, etc…et puis il y a les  »tests »: soit l’observation d’une prise alimentaire, soit l’exploration au niveau de la sensibilité

Les outils pour débloquer ces situations

Marie : Ok, et bien voilà pour ce 2ème podcast sur les freins qui peuvent empêcher des repas variés et sereins. Et puis dans le 3ème podcast, on va aborder les outils. C’est cela qui est intéressant dans la finalité de cet entretien. Les outils pour débloquer ces situations, pour accompagner les enfants et leurs parents dans des repas sereins

Bonne journée Aurélia et à bientôt sur le blog Secrets de Nutritionniste !

4 thoughts on “Pourquoi mon enfant ne veut rien manger ?

  1. Bonjour,
    Merci pour ce podcast, j’ai appris beaucoup de choses 🙂
    Il est vrai qu’il y a beaucoup de choses à prendre en compte lorsqu’un enfant ne veut pas manger…
    Je suis puéricultrice, et j’ai eu l’opportunité de travailler dans un service de néonatalogie. J’ai pu prendre en soins des enfants ayant des troubles de localité… la succion n’étant pas entièrement acquise. C’était difficile pour les parents (culpabilité, anxiété)
    Bonne journée,
    Sophie

    1. Bien sûr car pour des bébés la succion est le seul moyen de s’alimenter au départ, quel stress pour les parents !

  2. Merci pour cet article qui traite exactement de la première des peurs des jeunes parents que j’ai autour de moi. Toutes les astuces sont bonnes à prendre, mais comprendre est encore mieux. C’est rassurant. Merci donc encore une fois pour ton article, Marie !

    1. Oui Nicolas ce sont des craintes fréquentes vu que la neophobie alimentaire à elle toute seule touche beaucoup d’enfants entre 2 et 7ans !

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